Ce n'est pas grand chose; mais c'est ce que je sais faire...
Alors en signe de solidarité avec ceux que les événements récents ont blessés et qui ne se résignent pas, j'ai fait cette peinture, à partir du texte de la chronique de François Morel, sur France Inter le 16/11
Alors en signe de solidarité avec ceux que les événements récents ont blessés et qui ne se résignent pas, j'ai fait cette peinture, à partir du texte de la chronique de François Morel, sur France Inter le 16/11
NE RENONCER A RIEN : CHRONIQUE RADIOPHONIQUE ET DE FRANÇOIS MOREL. 20 /
11 / 2015
Ne renoncer à rien.
Surtout pas aux théâtres, aux
terrasses de café, à la musique, à l’amitié, au vin rouge, aux feuilles de
menthe et aux citrons verts dans les mojitos, aux promenades dans Paris, aux
boutiques, aux illuminations de Noël, aux marronniers du boulevard Arago, aux
librairies, aux cinémas, aux gâteaux d’anniversaire…
Ne renoncer à rien.
Surtout pas au Chablis, surtout
pas au Rully, surtout pas à l’esprit.
Ne renoncer à rien.
Ni aux ponts de Paris, ni à la
Tour Eiffel, ni, place de la République, à la statue de Marianne résultat d’un
concours datant de 1879 et remporté par les frères Morice, Léopold pour la
statuaire et Charles pour le soubassement. Ni aux pots de violettes et de
primevères sur le marché aux fleurs. Ni à l’Amour de Jacques Saly, commandée
par la marquise de Pompadour. Ni à l’amour.
Ne renoncer à rien.
Surtout pas à Paris, surtout
pas aux titis, surtout pas à Bercy.
Ne renoncer à rien.
Ni à Gavroche, ni à Voltaire,
ni à Rousseau. Ni aux oiseaux, ni aux ruisseaux, ni à Nanterre. Ni à Hugo.
Ni aux soleils couchants, ni
aux collines désertes, ni aux forêts profondes. Ni aux chansons de Barbara. Ni
à la foule des grands jours. Ni à l’affluence des jours de fête, au baiser de
l’hôtel de ville, aux étreintes sous les portes cochères. Ni aux enfants qui
jouent sur les trottoirs. Ni aux cyclistes, ni aux cavistes, ni aux pianistes.
Ne renoncer à rien.
Surtout pas aux envies, surtout
pas aux lubies, surtout pas aux folies.
Ni aux masques, ni aux plumes,
ni aux frasques, ni aux prunes, ni aux fiasques, ni aux brunes, ni aux
écrivains, ni aux éclats de voix, ni aux éclats de rire, ni aux engueulades, ni
aux files d’attente, ni aux salles clairsemées, ni aux filles dévêtues, ni aux
garçons poilus, ni à la révolte, ni à la joie d’être ensemble, ni au bonheur de
partager, ni au plaisir d’aimer ni à la légèreté, ni à l’insouciance, ni à la
jeunesse, ni à la liberté.
Ne renoncer à rien. Ne renoncer
à rien. Ne renoncer à rien.
Surtout pas à Paris.
Surtout
pas aux amis.
Surtout pas à la vie.
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